Alors que de nombreuses campagnes de désinformation tentent de nous faire croire que les détenus musulmans sont épanouis dans les prisons françaises, le contrôleur général des prisons, Jean-Marie Delarue apporte un tout autre son de cloche. En effet les musulmans sont loin de bénéficier de passe-droit concernant la pratique de leur religion, bien au contraire puisqu’ils sont victimes d’un traitement bien particulier de la part de la direction et des surveillants.

L’Express s’est procuré le rapport de 7 pages qui doit être publié dans le Journal Officiel du 17 Avril 2011. Dans le contexte difficile que l’on connaît, Jean-Marie Delarue a choisi de ne pas nommer explicitement l’Islam dans son rapport mais des détails évidents nous font comprendre que c’est bien de cette religion dont il s’agit.

La première anomalie concerne le nombre d’aumôniers musulmans, ceux-ci sont au nombre de 150 alors que l’on en compte près de 900 pour les chrétiens. En cause le manque d’organisation des institutions musulmanes en France et le manque de considération de l’Etat. Un aumônier musulman ne bénéficie que d’une indemnité de 167€ par mois pour couvrir ses frais de déplacement, ce qui est insuffisant lorsque les différentes prisons sont distantes de plusieurs dizaines de kilomètres.

Concernant la prière du Vendredi, Jean-Marie Delarue indique : «Dans plusieurs maisons centrales, nous avons vu un espace cultuel qui servait de lieu de passage. Et les détenus sont souvent amenés en retard aux cérémonies religieuses par les surveillants, en guise de rétorsion ou en raison de cafouillages sur les listes de participants.»