Finance islamique

Origine et développement :

L’origine de la finance islamique remonte à près de 1500 ans en arrière à l’époque du prophète Mohammed (SAW) qui enseignait les principes de la mourabaha. C’est une relation de partenariat entre deux personnes, l’une apportant un capital à l’autre pour le financement d’un projet. La particularité étant que les pertes et les profits sont partagés alors que dans un modèle occidental les pertes ne sont pas toujours supportées par l’investisseur.

Dans sa forme actuelle, la finance islamique a été initiée lors du sommet de l’Organisation des Etats islamiques de Lahore en 1974 et a pris véritablement forme lors de la création de la Banque Islamique de Developpement (BID) en 1975. Son essor a eu lieu lors du rapatriement massif des capitaux pétroliers venus des pays du Golfe (initialement investis aux Etats-unis) dans les années 70.

On retrouve aujourd’hui des banques islamiques dans les pays musulmans mais également en Europe, principalement en Grande-Bretagne.

Ses bienfaits dans une société :

La finance islamique dans son application doit respecter une philosophique économique liée aux valeurs de l’islam. Chaque opération effectuée doit être guidée par le concept du licite et de l’illicite, autrement dit du halal et du haram. En comparaison à une économie capitaliste, celle-ci se préoccupe uniquement de la légalité de ses opérations, on est donc très loin de l’idée de moralité prônée par l’islam.

Quand une société capitaliste récompense uniquement les plus audacieux, une société économique islamique est en permanence à la recherche d’un équilibre entre les individus. C’est à dire qu’en pratique un acteur économique ne peut pas s’enrichir sans prendre en compte les conséquences de ses actions, comme cela pourrait être le cas lorsque des ouvriers ne sont pas payés justement ou que l’environnement n’est pas respecté.

Étonnamment il n’y a actuellement aucun pays musulman au monde qui a mis en application cet système économique de manière généralisée. Dans des pays comme l’Iran ou le Pakistan il côtoie soit un modèle capitaliste, soit un modèle socialiste.

La solution anti-crise :

Les trois grandes religions prônent sensiblement les mêmes valeurs économiques, à savoir le bien être collectif et la solidarité envers le pauvre. Le christianisme et le judaïsme ne donnent pas de notion précise de cette solidarité alors que l’Islam impose la zakat, c’est à dire le don d’une partie de sa richesse en direction des plus pauvres.

Dans la vie courante, un musulman pratiquant respectera une logique de partage des risques, ne spéculera pas et sera loyal dans les affaires. Ce principe est tout à fait compatible avec la notion de bien-être personnel à condition que le bien-être de la communauté soit au rendez-vous. C’est pour cela qu’il ne lui ai pas interdit de faire des profits. A l’échelle mondial, il est facile d’imaginer les bienfaits d’un tel système, il n’y aurait plus besoin de multiplier les réunions internationales stériles dans le but d’aider les pays pauvres, ceux-ci bénéficieraient de crédits automatiques. Et surtout les sommes considérables actuellement investies dans des secteurs dépourvus de tout éthique (subprimes) n’aura pas lieu d’être.