Une étude menée par le Programme National de Recherche (PNR 58) s’est penchée sur l’exercice des religions dans douze établissements pénitentiaires en Suisse. Un article du site presseportal.ch consacré à ce rapport nous raconte le quotidien difficile des détenus de confession musulmane.

On y apprend qu’il existe une méconnaissance totale de l’Islam par les autres détenus et le personnel de l’établissement, ces derniers l’associent systématiquement à la haine et la violence lors des nombreux entretiens effectués par le PNR 58.

Concernant les conditions dans lesquelles les musulmans peuvent pratiquer leur religion, l’étude déplore que l’imam qui se rend régulièrement dans l’enceinte ne dispose même pas de bureau comme c’est le cas pour les représentants des églises catholique ou protestante. La pratique du jeûne pendant le mois du Ramadan n’est également pas aisée car la direction ne s’adapte pas forcément aux horaires des repas qui diffèrent pendant cette période.

Autre interdiction à la fois étonnante et incompréhensible, celle de posséder un tapis de prière, les détenus sont obligés d’utiliser des serviettes. Précisons que la seule différence entre les deux est le motif qui peut être dessiné sur le tapis de prière, il serait donc intéressant de connaître la motivation de la direction pour nous convaincre qu’il ne s’agit pas d’une méthode de pression.

Enfin pour la nourriture, les repas halal sont accessibles aux détenus musulmans, mais uniquement si ils sont disposés à mettre la main à la poche en payant un supplément. Une mesure particulièrement anormale quand il s’agit ici de se nourrir normalement et non d’aliments pour améliorer le quotidien. Après l’interdiction de la construction de minarets et de l’abattage rituel, on peut constater que même en prison les musulmans de Suisse continuent d’être stigmatisés.