Une nouvelle personnalité non musulmane vient confirmer le climat délétère dans lequel les musulmans de France évoluent chaque jour. Après Olivier Bobineau qui a démonté la stratégie anti-Islam de l’UMP, c’est un autre sociologue, Raphaël Liogier (Directeur de l’Observatoire du religieux) qui cette fois-ci appelle les musulmans à descendre dans la rue pour se faire entendre. Selon lui notre relative discrétion est en train de se retourner contre nous.

Contrairement à l’idée reçue qui fait des musulmans de France des personnes fières et revendicatrices, il indique à juste titre que notre absence des débats renforce la psychose autour d’un l’Islam qui serait omniprésent dans la société française et qui serait une grande menace pour la République.

Dans une tribune sur Atlantico il souhaite la tenue d’une «Muslim pride», un événement fédérateur d’envergure qui servirait de contre-offensive face à la «vague anti-musulmans». Pour structurer son discours il revient sur les épisodes du Quick halal, de l’interdiction du voile et des jeunes filles exclues de leur lycée à cause d’une robe.

Extrait :

On me dira : « regardez l’explosion du halal dans les supermarchés, dans les fast food ». Mais c’est encore une bonne nouvelle, l’islam est entré dans la modernité consommatrice, dans la même logique que le bio, le végétarisme, à l’échèle planétaire.

Mais concrètement, vraiment concrètement, que demandent-ils ces musulmans ? Rien de plus que les autres, bouddhistes, juifs, catholiques. La loi de 2004 qui a été fabriquée pour interdire aux musulmans de porter un simple voile à l’école publique a été respectée au doigt et à l’œil et sans broncher. Aucune voix ne s’est élevée pour dire à quel point « ces gens-là » sont respectueux de la loi… même lorsqu’elle est inique.
Au contraire, sept ans plus tard on confectionne une nouvelle loi qui les prive cette fois du droit de s’habiller comme ils le désirent dans la rue sous des prétextes encore plus étranges. Les musulmans finissent par avoir honte de ce que l’on dit d’eux, cachant leur appartenance confessionnelle de peur de perdre leur travail ou un client, ou de ne pouvoir louer un appartement. Les paroles islamophobes sont aujourd’hui libérées, légitimées par la loi, au point que l’on exclue des jeunes filles d’un lycée seulement parce qu’elles portent des robes noires qui « font musulmans » (nullement un voile intégral donc !), ou que le ministre de l’Intérieur Claude Guéant se permet de lancer que le seul fait qu’ils soient si nombreux est un problème !