Olivier Bobineau est sociologue des religions, il est en charge de la formation des futurs cadres musulmans de la République à l’institut catholique de Paris. Il est également enseignant à Sciences-Po. Autant dire que c’est un personnage qui maîtrise particulièrement bien les sujets concernant la place des religions en France.

Dans un interview accordée à France-Soir il revient sur les raisons qui l’ont poussé à refuser le débat sur la laïcité qui cible expressément l’Islam. Avec lui il n’y a pas de place pour l’approximation puisqu’il s’appuie sur des données précises et vérifiées, on est donc loin des déclarations fantaisistes des dirigeants de l’UMP qui se succèdent devant les micros et caméras.

Il démonte soigneusement la stratégie de la peur montée par l’UMP, notamment concernant les repas halal dans les cantines, les femmes qui refusent de se faire soigner par des hommes ou bien les prières dans les rues.

Extraits :

F.-S. Une partie de la majorité présidentielle semble penser que ce débat est nécessaire…

O. B. Prenons les questions concrètement, une par une, avec des chiffres précis. Les prières dans les rues ? Seulement dix portions de rues dont quatre à Paris, une à Nice et une à Marseille sont concernées. Les cantines scolaires ? Il n’y a aucune imposition de repas halal dans le pays. Le repas sans porc, quant à lui, est un acquis qui ne paraît pas poser de problème d’organisation.

F.-S. Revenons aux lieux de prières. Combien en compte-t-on en France ?
O. B. 2.000 environ (des salles de prières pour l’essentiel, NDLR). Un trentaine de minarets se trouvent désormais sur notre sol, dont deux ont une hauteur de plus de 30 mètres.

F.-S. Possédez-vous aussi des données sur les hôpitaux ?
O. B. Cinq plaintes, en tout et pour tout, ont été déposées l’an dernier pour refus d’auscultation.

Nous ne pouvons simplement regretter que les médias ne lui donne pas davantage la parole, en particulier à la télévision afin que certaines vérités concernant la communauté musulmane soient rétablies.