Malgré la volonté de François Baroin de voir disparaître le débat sur la laïcité, celui-ci aura bien lieu le 5 Avril 2011 et ceci conformément au souhait de Nicolas Sarkozy. Le Grand Rabbin de France Gilles Bernheim prendra part à cette réunion et son avis est assez catégorique concernant l’utilité d’un tel débat. Et on comprend aisément pourquoi puisque cela concerne également la liberté de culte des juifs de France, l’interdiction du voile par exemple ne semble pas l’avoir ému plus que cela.

Dans une interview accordé au journal Le Monde il explique :

« Je sais qu’il est souvent difficile d’être musulman en France. Cette difficulté s’alourdit aujourd’hui dans un climat malsain, aggravé par un discours en vogue qui divise au lieu de rassembler », déclare le Grand Rabbin de France, interrogé sur l’opportunité du débat sur la laïcité et l’islam organisé le 5 avril par l’UMP. « Quand une société en est à chercher des boucs
émissaires, c’est qu’elle est très malade ».

« L’islam étant récent en France, l’harmonie peut être plus longue à venir. Cela dépendra aussi de l’Etat. Il ne doit pas oublier que, si la laïcité exige que les pouvoirs publics ne reconnaissent aucun culte, elle leur impose dans le même temps de n’en méconnaître aucun ».

« Mais le véritable enjeu est ailleurs, plus pervers et plus grave : c’est, hélas, la place des juifs et des musulmans dans la société française ».

Reste à savoir si sa présence aura une incidence sur le sens emprunté par le débat ou bien si son invitation est une simple caution morale.