L’alimentation du musulman ne contient pas beaucoup d’interdits, les principaux concernant les boissons alcoolisées et la viande. La plupart des consommateurs se focalisent uniquement sur le fait que la viande est considérée comme étant halal si l’animal est égorgé par un sacrificateur musulman. Malheureusement il ne s’agit pas du seul critère à prendre en compte, il faut s’intéresser de plus près à l’état de l’animal en amont de l’abattage et aux conditions d’élaboration du produit halal après transformation. Pour cela il est utile de détailler toute la chaîne de production.

L’élevage et le transport :

Suivant le souci de l’éleveur pour le bien-être de ses animaux, ceux-ci sont transportés dans des conditions plus ou moins difficiles. Il n’est donc pas rare qu’à l’intérieur d’un chargement trop dense des animaux succombent, soit en étant écrasés par leurs congénères ou bien par stress si le trajet est trop long. Lors du déchargement sur le site de l’abattoir, si un contrôleur n’y veille pas, des animaux morts peuvent se retrouver dans le circuit d’élaboration. Rappelons à toutes fins utiles qu’une viande issue d’un animal mort ne peut pas être considérée comme étant halal.

Les conséquences de l’electronarcose :

Ce procédé visant à anesthésier la volaille, toléré par certains organismes de certification, entraîne un taux de mortalité élevé sur les volailles. Lorsque celles-ci sont abattues mécaniquement, elles restent donc dans le circuit de la viande certifiée halal. La présence d’un contrôleur permet de les écarter pour préserver le rite islamique d’abattage.

La transformation de la viande :

Même après avoir été tamponnée en abattoir, la viande doit être suivie jusqu’au consommateur. Il faut savoir que dans le cas d’un produit transformé du type steak haché, la matière première ne vient pas d’un seul animal mais de plusieurs. Pour réduire les coûts il n’est pas rare que de la viande non-halal soit incorporée à de la viande halal pour élaborer le produit fini.

Lorsque les carcasses sont à destination des boucheries, généralement un passage obligé par Rungis intervient et une viande non-halal peut être fournie au boucher avec une facture certifiant que la viande est halal. C’est d’ailleurs le seul document mis à disposition du boucher lorsque ce dernier n’est pas certifié par un organisme disposant de contrôleurs.