Une merguez fabriquée dans les règles de l’art par un artisan doit contenir à peu près un tiers de viande de boeuf et 2 tiers de viande de mouton, le tout assaisonné avec des épices finement broyées qui lui donnent ce goût si particulier. Cuite au barbecue ou à la poële, très peu de personnes peuvent y résister mais dans la version industrielle, c’est à dire celle qu’on trouve en supermarché ou en boucherie, on est très loin de cette présentation appétissante.

En effet pour augmenter leur marge, des professionnels du secteur n’hésitent pas à faire valser cette coûteuse proportion (1/3-2/3) et la remplacer en partie par une longue liste de déchets comme des nerfs, du cartilage, des os ou de la peau. Si vous vous demandiez à quoi correspondait ce morceau dur comme de la pierre au moment de croquer votre merguez et bien vous avez la réponse.

Voilà pour le coté malbouffe à la limite de la tromperie. Intéressons-nous maintenant au caractère halal de ce produit. Pour cela nous allons vous présenter l’état des lieux fait par la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) en 2007.

La DGCCRF explique que « selon le code des usages de la charcuterie, la merguez, ou véritable merguez, est composée exclusivement de viande de boeuf et de mouton. Dans la pratique, il existe une certaine tolérance à l’égard des merguez contenant de la viande de porc, mais la mention merguez de porc doit alors impérativement être présente. Sinon dans la mesure où une saucisse est appelée merguez, elle ne doit pas contenir de porc »

Lors de son enquêté réalisée en 2007, sur 52 départements les résultats ont révélé que 53% des 206 échantillons prélevés dans les établissements contenaient du porc. Selon la DGCCRF cela constitue « une tromperie sur les qualités substantielles du produit ». Et pour les consommateurs musulmans, vous devinerez aisément que les conséquences vont bien au-delà de la tromperie. Selon le quotidien le Monde, la même analyse en 2006 avait révélé un taux de 71,4%.

Qu’en est-il en 2011 ? Il faudrait être sacrément optimiste pour penser que ce secteur a été totalement assaini suite à cette enquête. Il est donc utile de recommander à la communauté musulmane de prendre toutes les précautions nécessaires concernant ce produit et de s’abstenir au moindre doute. En plus des conséquences religieuses de cette révélation, ce n’est pas une très bonne affaire de payer des déchets de boucherie au prix de la viande.