Tout le monde se souvient de la petite phrase de l’ancien ministre Brice Hortefeux à l’attention d’un jeune militant UMP d’origine maghrébine : « Il en faut toujours un. Quand il y en a un, ça va. C’est quand il y en a beaucoup qu’il y a des problèmes ». Un racisme ordinaire qui doit surgir régulièrement dans des conversations mais manque de chance pour l’ancien ministre de l’intérieur la sienne avait été filmée discrètement.

Le jeune Amine avait dans un premier temps affirmé qu’il ne lui en tenait pas rigueur, certainement sous la pression car quelques temps après il quittait l’UMP. Brice Hortefeux avait été condamné à 750 euros d’amende le 4 juin 2010 et devait comparaître aujourd’hui en appel devant la cour de Paris. Cette fois-ci il a bénéficié d’un soutien de poids en la personne du recteur de la Grande Mosquée de Paris, Dalil Boukakeur. Déjà très décrié au sein de la communauté musulmane de France, il s’enfonce davantage en apportant son témoignage en faveur de l’accusé en indiquant que la phrase prononcée « n’est pas spécialement d’un racisme extraordinaire ».

Il ajoute : « il faut la comprendre autrement, c’est un automatisme de la parole de la part d’un ministre imprégné à son corps défendant par la société de consommation et ses slogans publicitaires restés dans la mémoire collective comme un verre, ça va, deux verres, bonjour les dégâts. »

Il va même jusqu’à qualifier d’injuste la condamnation de Brice Hortefeux. Soit Dalil Boubakeur n’était pas dans son état normal, soit il espère quelque chose en retour de ce soutien.