Florence Bergeaud-Blackler est sociologue et l’auteur du livre Comprendre le halal, elle avait participé à la Conférence sur le halal à Roubaix en fin d’année dernière. Elle vient d’accorder une interview à Saphirnews où elle a notamment évoqué l’affaire des saucisses Herta halal contaminées au porc, elle indique :

« Cette affaire n’est pas étonnante. Il n’existe pas de référentiel halal ni d’organisme de contrôle des certifications halal. On peut donc parfaitement certifier un produit sans le vérifier. La DGCCRF (Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes) a déjà fait quelques trouvailles de ce type, mais la loi sur les fraudes et les tromperies des consommateurs n’est pas appliquée.
Les services publics invoquent qu’il s’agit de produits religieux, mais cela n’est pas acceptable. La pénalisation de la fraude doit se fonder non pas sur la nature ou l’origine du produit, mais sur le fait qu’il y a une inadéquation entre le contenu du produit et ce qui est affiché. Il en va de la protection des consommateurs.

Ce qui est en cause, c’est l’absence de consensus sur une définition industrielle du halal. Il faut se retourner vers les religieux, qui ne font pas leur travail pour faire émerger une norme, et vers les pouvoirs publics, qui, pour protéger l’industrie alimentaire, n’encadrent pas correctement l’abattage rituel. Mais il faut aussi reconnaître que la question est complexe et que le marché croît a une allure hallucinante… »

Elle donne également son point de vue que nous partageons totalement sur le rôle des consommateurs musulmans dans cette vaste supercherie que représente le marché du halal en France :

« Le marché de la certification en France est compétitif et hétérogène. Il n’est pas efficient, car il souffre de l’absence d’organes de contrôle par les agences de certification. Les industriels s’en contentent, car les consommateurs certes se plaignent… mais ils achètent ! Pourquoi changer les règles du jeu d’un marché florissant ?

Seuls les consommateurs peuvent se mobiliser pour faire valoir non pas tant leurs droits religieux que leurs droits de consommateurs à être informés et protégés des fraudes. Pour cela, il faudrait qu’ils veuillent être informés, qu’ils voient en face que les tromperies dans le secteur n’ont pas nécessairement un fondement raciste ni islamophobe »

Voilà un discours qui a le mérite d’être clair et qui va dans le sens de tous ceux qui ne ménagent pas leurs efforts pour réveiller une communauté musulmane totalement amorphe.