AFP – Le ministre de l’Intérieur, Claude Guéant, a assuré mardi dans une lettre au Conseil français du culte musulman (CFCM) que ses propos controversés sur les civilisations ne visaient pas les musulmans français.

« Mon propos de bon sens et d’évidence ne visait aucune culture en particulier, ni nos concitoyens de confession musulmane qui respectent et adhèrent pleinement aux valeurs de la République, et dont la République respecte et protège les croyances », précise le courrier de M. Guéant adressé à Mohammed Moussaoui, président du CFCM, et dont l’AFP a obtenu copie.

Lundi, le CFCM, créé en 2003 par M. Sarkozy, dans l’objectif d’offrir une représentation institutionnelle à l’islam de France, deuxième religion du pays, avait demandé au ministre chargé des Cultes de « rassurer » les musulmans « en précisant le sens des propos » qu’il avait tenus ce week-end.

« Nombre de nos concitoyens de confession musulmane se sont sentis visés par ces déclarations et nous l’ont fait savoir », argumentait Mohammed Moussaoui dans ce courrier à M. Guéant, lui demandant de dire « qu’il ne s’agissait pas de la civilisation musulmane ».

Samedi soir, lors d’une rencontre avec le syndicat étudiant de droite Uni, M. Guéant avait déclaré que, « contrairement à ce que dit l’idéologie relativiste de gauche, pour nous, toutes les civilisations ne se valent pas ». Il a assuré dimanche après-midi sur France Inter qu’il ne visait « aucune culture en particulier », tout en choisissant ses exemples dans l’islam.

Dans sa lettre à M. Moussaoui, le ministre de l’Intérieur précise qu' »une civilisation n’est pas une donnée historique statique, mais un mouvement constant qui s’enrichit de ses expériences, de ses contacts, des apports de chacun de ceux qui veulent la faire vivre et progresser ».

« Je ne doute pas, ajoute-t-il, que les membres du CFCM partagent ces mêmes valeurs et la nécessité de dénoncer, sans ambiguïté, les systèmes et pratiques contraires à nos principes fondamentaux, qui permettent à chacun et chacune d’entre nous de s’exprimer et de vivre dans la liberté, l’égalité et la fraternité. »

Le ministre de l’Intérieur avait expliqué dimanche qu’il ne « regrettait pas » ses propos et avait reçu lundi le soutien de Nicolas Sarkozy qui dénonçait des « polémiques ridicules ».