Décidément la famille Le Pen aime particulièrement brouiller les pistes devant les médias. Elle galvanise avec un certain succès ses sympathisants en tirant à boulets rouges contre les personnes issues de l’immigration, mais elle déclare en même temps que ces dernières sont les bienvenues en France. Dans un entretien accordé au journal le Figaro, Jean-Marie Le Pen revient sur son rapport avec les musulmans :

- Omar Djellil, proche de la mosquée de la Porte d’Aix, collabore avec le FN à travers son association « Alliance République Éthique ». Beaucoup s’étonnent de ce rapprochement…
Jean-Marie Le Pen  : Pourquoi ? Dans tout le pays, il y a un courant de Français venus d’Algérie ou issus de l’immigration, désireux de s’intégrer en respectant les lois de la République. Ils trouvent en nous un accueil favorable. Moi, je suis pour les conversations et les échanges. Musulmans et FN, ce n’est pas incompatible. En 1957, j’ai présenté un candidat arabe à la députation. Et en 1986, j’ai aidé à faire élire une conseillère régionale musulmane, en Ile-de-France.

- Pourtant vous êtes contre la grande mosquée de Marseille…
J.M.L. : C’est parce que derrière il y a des substrats politiques. Il y a une influence de pays comme l’Arabie Saoudite ou le Qatar qui ne me plaît pas. La finalité religieuse est ambiguë. Je ne suis pas contre une grande mosquée mais il ne doit y avoir aucune contribution des pouvoirs politiques. À Marseille, la Ville a fait un cadeau en cédant un terrain à un prix dérisoire (NDLR : loyer annuel de 25 000€ versé à la Ville par l’association « Mosquée de Marseille »). Un projet de mosquée doit être entièrement privé. Le terrain aurait dû être acheté. Je suis pour l’annulation du permis de construire.

Fort heureusement personne n’est dupe car ce n’est pas la première fois que le président d’honneur du Front national utilise un discours politiquement correct lorsqu’il s’adresse aux grands quotidiens nationaux.