Le footballeur international français d’origine tunisienne, Hatem Ben Arfa, est revenu dans les colonnes de l’Equipe sur les premières années de sa carrière et il a également pris le temps d’évoquer son rapport à la religion. Cette interview était pour lui l’occasion de revenir sur sa période particulièrement agitée où il a multiplié les écarts de conduite qui l’ont amené à avoir de nombreuses altercations. Aujourd’hui beaucoup plus serein de l’autre coté de la Manche il a décidé de révéler dans quelles conditions il a été attiré dans un groupe qui selon lui réunissait toutes les caractéristiques d’une secte.

Interrogé par le journaliste Jérôme Cazadieu il raconte comment le chanteur Abd al-Malik et son agent ont été impliqué dans cette histoire : «A cette époque, j’étais mal, j’étais à la recherche de bien-être. Je lisais beaucoup d’ouvrages sur le soufisme (un courant de l’islam, une doctrine prônant des pratiques ascètes et mystiques), de belles choses qui m’attiraient. Et comme Abd al-Malik s’y intéressait, je l’avais contacté. On s’était rencontrés mais très vite je suis rentré là-dedans.»

Il ajoute : «C’était un système comme dans une secte. Je faisais partie d’un mouvement avec un chef spirituel, un cheikh. Au Maroc. A Oujda. Quand je suis entré dans la salle de prières, ce maître, il fallait que je lui baise les pieds. C’était obligatoire. Heureusement, ce jour-là, mon égo m’a sauvé. Je ne pouvais pas accepter ça.»

A la question de savoir si Abd al-Malik et son agent ont essayé de profiter de lui il répond : «Oui, ils m’ont endoctriné à une époque où j’étais très vulnérable. […] Ils me répétaient que tous ceux qui allaient contre le soufisme étaient des ennemis. Ils me conditionnaient et au bout d’un moment j’avais envie de les suivre, surtout qu’à l’époque j’avais une image idéalisée de la religion. Je pensais qu’on ne pouvait pas tricher avec ça mais en fait l’être humain peut tricher avec tout. Ils m’ont presque coupé de tout le monde.»

Malgré tout il ne nie pas qu’il est le premier responsable de la situation en déclarant : «Tout ce qui m’est arrivé n’est pas de leur faute mais de la mienne. Je suis responsable d’avoir cru à ce qu’ils me disaient.»

La réaction d’Abd al-Malik et son agent ne s’est pas fait attendre puisque selon le Parisien ils auraient décidé de porter plainte.