Depuis Octobre 2009, Radovan Karadzic comparait devant le Tribunal Pénal International (TPI) de La Haye. A l’image des auteurs de crimes contre l’humanité qui l’ont précédé dans le siège de l’accusé, Karadzic a nié tous les faits qui lui étaient reprochés, allant jusqu’à réclamer une récompense pour ses actions en faveur de la paix. Un discours particulièrement scandaleux prononcé en présence de survivants du massacre. « Je ne devrais pas être accusé, je devrais être récompensé pour toutes les bonnes actions que j’ai faites: j’ai fait tout ce qui était humainement possible pour éviter la guerre et réduire la souffrance humaine », a-t-il déclaré sereinement.

Le président serbe Tomislav Nikolic, a quant à lui adopté une toute autre attitude pour s’exprimer sur ce génocide. Selon le Parisien, qui cite la télévision d’Etat bosnienne (BHT), Nikolic s’est excusé à genoux pour le massacre de Srebrenica en 1995 lors d’une interview télévisée. Il s’agit là d’un revirement spectaculaire puisque ce nationaliste reconnu avait précédemment declaré « qu’il n’y avait pas eu de genocide à Srebrenica ».

La Serbie est actuellement dans un processus de rapprochement avec l’Union européenne, le président serbe est donc quelque peu contraint de faire certaines concessions et celle concernant l’exécution froide de 8000 musulmans rentre donc certainement dans cette logique.