Il n’est pas nécessaire d’être un analyste politique réputé pour comprendre que certaines municipalités du sud de la France ne sont pas spécialement favorables à la construction de mosquées. En particulier dans les villes où le Front national réalise de très gros scores aux élections locales et nationales. C’est le cas de la ville de Nice où le maire UMP Christian Estrosi a décidé de fermer la salle de prière de Gambetta et de préempter un local à Las Planas.

L’opposition, composée du parti socialiste et d’Europe Ecologie Les Verts, s’est manifestée en faveur de la communauté musulmane en dénonçant une privation du libre exercice du culte.

Communiqué du PS :

Les chibanis du foyer de travailleurs immigrés de Riquier viennent d’apprendre cette nouvelle avec stupeur. Ces vieux travailleurs immigrés, installés là depuis les années 60, ne pourront plus avoir accès à leur salle de culte installée dans le foyer. Pour prier, ils doivent désormais aller jusqu’à l’Ariane où se trouve la salle la plus proche.

Après la décision du maire de Nice de faire fermer la salle de prière de Gambetta et de préempter un local à Las Planas, cette fermeture est encore vécue comme une discrimination par les niçoises et les niçois de confession musulmane.

Depuis les années 2000, les maires se succèdent et la question de la place de l’Islam dans la ville de Nice reste sans réponse.

C’est pour cela que nous appelons le Préfet des Alpes-Maritimes et le Maire de Nice à s’emparer de cette question et organiser sans plus tarder une table ronde sur la question du droit à l’accès au culte musulman.

Cette table ronde peut être également l’occasion de poser la question de l’insertion et de l’intégration des populations issues de l’immigration. En effet, ces dernières se sentent discriminées non seulement dans l’accès au culte mais aussi, dans l’accès à l’emploi et au logement.

Communiqué d’EELV :

La fermeture, et la façon de procéder, sont inadmissibles. Une concertation doit avoir lieu afin de résoudre définitivement ces problèmes trop fréquents dans notre ville, et ceci à l’échelon de la commune niçoise, et de façon satisfaisante pour tous. D’autre part, les promesses électorales de l’équipe municipale en place, faites il y a plus de quatre ans lors de la campagne des municipales de 2008, concernant la pratique du culte musulman doivent être tenues. Alors qu’elles ne le sont toujours pas, malgré leur caractère normal, de bon sens et apaisant.

Nos sociétés, ouvertes et démocratiques, doivent apprendre à accepter définitivement l’expression normale, et dans le respect mutuel, des différentes religions ( ou de la non croyance ).

La ville de Nice, cinquième ville de France, a des habitants d’une grande diversité d’origines et de religions. Or, parmi nos concitoyens, seuls les musulmans, appartenant pourtant numériquement à la deuxième religion de France ne possèdent pas d’équipement spirituel et culturel digne de ce nom, contrairement aux quatre premières villes.

Nous demandons donc que cette concertation globale soit entamée rapidement dans l’intérêt de tous.