Nous vous apprenions il y a quelques semaines la création de la Haute Autorité du Halal, un nouvel organisme de certification de viande halal qui promettait sur son site une rupture totale avec tout ce qui existe actuellement sur le marché. Comme promis, nous avons pris contact avec les responsables de ce projet afin d’en savoir un peu plus sur cette initiative particulièrement ambitieuse et qui sera certainement très bien accueillie par une grande partie de la communauté musulmane.

Le responsable des relations publiques, a accepté pour notre plus grand plaisir de nous ouvrir les portes de la Haute Autorité du Halal. Nous avons voulu savoir ce qui allait différencier la HAH des organismes comme AVS , la SFCVH (Mosquée de Paris), l’ARGML (Mosquée de Lyon), ou encore l’ACMIF (Mosquée d’Evry Courcouronnes). Les différents scandales comme celui de la marque Herta en début d’année ont fini par convaincre la communauté musulmane que la filière devait être strictement contrôlée pour s’assurer du caractère halal des produits. Notre interlocuteur a rapidement clarifié les choses en nous expliquant qu’en France il y a actuellement deux dimensions qui ne sont pas prises en compte par les organismes cités précédemment : une religieuse et une qualitative.

La dimension religieuse concerne bien évidemment l’abattage de l’animal mais la Haute Autorité du Halal s’engage également sur un autre terrain, celui du bien-être des animaux, de l’élevage jusqu’à sa mise à mort dans l’abattoir. En effet les préceptes de l’Islam recommandent de ne pas maltraiter les animaux et il n’y a actuellement aucune garantie sur ce point chez les organismes de certification existants. Toujours dans une logique religieuse, seuls des acteurs musulmans bénéficieront du label de la HAH.

La Haute Autorité du Halal a pris également conscience des problèmes de qualité qui concernent en particulier le secteur de la charcuterie halal. L’offre est composée quasi-exclusivement de produits fabriqués avec de la Viande Séparée Mécaniquement (VSM), une sorte de pâte composée d’os, de cartilages, de peau et de très peu de viande. Cette méthode d’élaboration n’entrera donc pas dans le cahier des charges de la HAH.

Enfin, notre interlocuteur a tenu à ajouter que son action ne se limiterait pas à la phase industrielle de fabrication des viandes et charcuterie halal. En effet il est prévu que des réunions d’informations à destination des consommateurs et des professionnels soient organisées prochainement au sein de leurs locaux. Il est également prévu de contrer la campagne de désinformation orchestrée par la fondation Bardot qui assimile l’abattage halal à de la barbarie.

Nous devrions avoir rapidement des nouvelles de la HAH puisque celle-ci devrait faire une première apparition pendant le mois du Ramadan avant de se lancer véritablement à la rentrée avec la certification d’une gamme de charcuterie halal sans VSM.