Sans la détermination d’un employé des services sociaux, l’incroyable histoire de Leïla Jabarin, qui vit actuellement en Palestine occupée, n’aurait jamais été révélée, que ce soit à sa propre famille ou au grand public. Un témoignage recueilli par l’Agence France Presse. Cette femme de 70 ans, née sous le nom d’Helen Brashatsky d’une mère hongroise et d’un père d’origine russe, a vu le jour au sein d’un camp de concentration d’Auschwitz. Ses parents ainsi que ses deux frères ont été déportés par les troupes nazis en 1941 où ils ont croisé le chemin d’un médecin chrétien.

Ce dernier, dans un élan d’humanisme particulièrement courageux à cette époque, a décidé de prendre la famille sous sa protection en les cachant dans le sous-sol de son domicile situé au sein même du camp. La mère enceinte, effectuait des travaux de ménage tandis que le père était employé comme jardinier. C’est à l’âge de 6 ans que la petite Helen se rendra avec sa famille dans les territoires palestiniens, administrées à ce moment par l’armée britannique.

A 17 ans Helen Brashatsky fait la connaissance d’un ouvrier arabe qui travaille a proximité de son domicile, Ahmed Jabarin. Sa famille désapprouve totalement cette situation et ce n’est que deux ans plus tard que sa mère lui conseille de se convertir à l’Islam pour ne pas effectuer le service militaire. Cette femme au teint clair et aux yeux bleus adopte le nom de Leïla Jabarin et embrasse la religion de son mari. C’est donc 52 ans plus tard qu’elle raconte ce récit incroyable à son mari, ses 8 enfants et ses 31 petits enfants.