Très rapidement après l’assaut final donné par les forces de police dans l’appartement de Mohamed Merah, les différents candidats à l’élection présidentielle ont sauté sur cette opportunité pour faire de la récupération politique. C’est ainsi que Claude Guéant a ordonné de nombreuses interpellations de musulmans présentés comme de dangereux terroristes, une façon de montrer aux français que le gouvernement veille. Malheureusement pour le candidat sortant, tous les observateurs ont dénoncé un coup de pub électoral. Il y a quelques minutes une dépeche AFP a confirmé cette hypothèse puisque toutes les personnes interpellées ont été relâchées.

Aucune poursuite en justice n’est prévue dans l’immédiat à l’encontre des personnes qui avaient été interpellées mercredi. Les investigations du parquet antiterroriste de Paris vont continuer.

Les six dernières personnes encore en garde à vue après leur interpellation mercredi matin dans plusieurs villes, dans le cadre d’une opération visant des islamistes radicaux présumés, ont été relâchées ce vendredi sans être poursuivies par la justice dans l’immédiat.

Sur les dix personnes interpellées, quatre avaient déjà été remises en liberté jeudi soir et la garde à vue des six autres a été levée vendredi soir, a-t-on indiqué de source judiciaire.

Les investigations vont se poursuivre dans le cadre des enquêtes préliminaires ouvertes par le parquet antiterroriste de Paris lundi, a-t-on précisé de source judiciaire.

La médiatisation mercredi de cette nouvelle opération policière avait été critiquée par des rivaux du président-candidat Nicolas Sarkozy. François Bayrou avait critiqué une «mise en scène», François Hollande estimant que «nous aurions dû, pu, peut-être, faire davantage avant».

Le ministre de l’Intérieur Claude Guéant a assuré vendredi que «ce n’est pas le ministre de l’Intérieur» qui prévient les médias et a dit «regretter que les interpellations se fassent sous le regard des caméras».

Le 30 mars déjà, des membres présumés du groupuscule salafiste Forsane Alizza avaient été interpellés. Treize d’entre eux ont été mis en examen dans la nuit de mardi à mercredi et neuf ont été écroués. Ils sont soupçonnés d’«association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste et acquisition, détention et transport d’armes».

Parmi les personnes écrouées figure le leader de Forsane Alizza Mohamed Achamlane.

Certaines sont soupçonnées d’avoir évoqué en septembre 2011 un «projet intellectuel» d’enlèvement d’un magistrat lyonnais qui n’avait toutefois pas connu de «commencement d’exécution» susceptible de caractériser une tentative d’enlèvement, selon le procureur de Paris François Molins.

Parallèlement, Claude Guéant a annoncé vendredi qu’une personne sous «statut de réfugié politique» avait été interpellée jeudi dans le cadre des opérations anti-islamistes des derniers jours et qu’elle «sera assignée à résidence».

AFP