Le scandale des saucisses Herta halal contaminées au porc a mis en lumière les graves lacunes concernant le travail d’un organisme de certification ne disposant pas de contrôleurs. D’ailleurs sur le sujet la SFCVH n’a toujours pas apporté de réponse claire concernant sa politique de certification basée sur une confiance accordée à un industriel. Ce dernier semble travailler de manière totalement autonome une fois le cahier des charges signé.

La présence systématique d’un contrôleur satisferait l’ensemble des consommateurs musulmans qui de cette façon serait rassuré en ce qui concerne le caractère halal des produits. Malheureusement l’immense majorité de la communauté ne sait pas comment travaillent les organismes de certification et ne ressent donc pas le besoin de se tourner vers un produit plutôt qu’un autre. Le rôle de chaque musulman averti est donc de communiquer activement avec son entourage sur le sujet, la consommation de produits licites étant un acte d’adoration important dans les préceptes de l’Islam.

Une fois que cette nécessité aura été comprise par tous, notamment les propriétaires de boucherie musulmans qui s’approvisionnent sans aucune rigueur, une autre problématique se pose. Celle du statut du contrôleur, actuellement celui-ci est salarié directement de l’organisme de certification, on imagine donc bien qu’il est tentant de ne pas être trop stricte pour voir son contrat reconduit l’année suivante. Pour éviter toute suspicion, l’idéal serait donc que le processus de contrôle soit géré par une entité totalement indépendante qui serait incontournable et reconnue dans le secteur du halal.

Il est évident que cela ajoute une variable à l’équation complexe que représente la mise en place d’une norme halal en France, mais cela paraît indispensable pour qu’il n’y ait pas de conflits d’intérêts.