Depuis l’affaire Merah ce ne sont plus seulement les personnes ayant fait des expéditions au Moyen-orient qui sont suspectées mais l’ensemble des musulmans. Et c’est dans cette logique que le 29e Rassemblement des Musulmans de France est pris pour cible par les autorités françaises. Par de multiples déclarations minutieusement distillées à la presse, cette grande fête intellectuelle et culturelle, est décrite par le gouvernement comme un repère d’extrémistes menaçant la sécurité publique.

Ce mardi le président de la République a adressé une lettre au président de l’Union des organisations islamiques de France (UOIF) à l’origine du Rassemblement du Bourget prévu du 6 au 9 Avril 2012. La mise en garde est claire : «Je vous le dis avec la plus grande fermeté: je ne tolérerai pas que puissent s’exprimer au cours d’une manifestation publique organisée sur le sol français les porteurs de messages d’appels à la violence, à la haine, à l’antisémitisme, qui constituent des attaques insupportables contre la dignité humaine et les principes républicains.»

L’UOIF refuse de s’associer à un projet de réforme du Conseil français du culte musulman (CFCM), ce qui explique certainement l’offensif de Nicolas Sarkozy dans son courrier.